vendredi 9 janvier 2015

Green Mountain Rennesoy: le datacenter écologique.

A l'heure où toutes sortes d'informations sont digitalisées, telles que nos comptes bancaires ou nos comptes sur différents réseaux sociaux, les datacenters constituent à la fois une technologie indispensable et énergivore. En effet, ils représentaient pas moins de 9% de la consommation totale d'électricité en France en 2014. 

Dans le même temps, le besoin de stockage d'information voit sa croissance s'accélérer. Il est donc nécessaire de passer à une nouvelle génération de datacenters, plus respectueuse de l'environnement. Ainsi, le centre de calcul de Green Mountain, situé sur l'île de Rennesoy en Norvège, fait figure d'un premier pas dans cette démarche. 

Installé dans les anciens bâtiments de dépôts de munition de l'OTAN, au coeur d'une montagne et à proximité de la ville de Stavanger, ce datacenter bénéficie de de conditions climatiques et géographiques extrêmement favorables à son activité. En effet, il l'utilise l'eau puisée dans la Mer du Nord pour refroidir des salles informatiques. Cet exploit a pu être réalisé grâce à l'expertise de Schneider Electric. L'eau est siphonnée à 100 mètres de profondeur, alors qu'elle avoisine une température de 8°C. 

Source image: Green Mountain.

Le système de refroidissement n'est pas le seul à avoir recours à l'eau de mer. Les serveurs sont eux-mêmes alimentés par les nombreuses centrales hydroélectriques déjà présentes dans le fjord norvégien. Ainsi, il est possible d'affirmer que le datacenter de Rennesoy ne consomme que des énergies renouvelables, le rendant bien plus écologique que ses semblables. La prouesse est d'autant plus impressionnante que Schneider est parvenu à le bâtir en cinq mois, soit la construction de datacenter la plus rapide au monde à ce jour. 

Toutefois, il faut avouer que l'utilisation de l'énergie hydroélectrique n'a rien de surprenant puisque cetter dernière représente 98,5% du bouquet énergétique de la Norvège. Toujours est-il que si l'impact écologique de ce datacenter n'est pas nul, il demeure tout à fait négligeable. 


Source image: Green Mountain

Pour le moment, une seule aile de l'ancien bâtiment de l'OTAN est occupée par le datacenter. Cependant, certains envisagent déjà de l'agrandir à une autre aile du bâtiment, pour répondre aux besoins toujours plus importants en termes de stockage des données. Un autre datacenter hautement sécurisé et écologique vient d'être ouvert par Green Mountain à Rjukan, toujours en Norvège. A la différence que ce dernier se situe dans une zone où le Soleil disparait pendant près de six mois. Leurs localisations respectives exeptionnellement reculées et difficiles à atteindre les rendent particulièrement attractifs pour les entreprises dont l'aversion au risque est la plus forte. Ainsi, la Norvège pourrait bien être la pionnière dans l'application propre d'une technologie pouvant se révéler de souverraineté dans le futur. 

Source image: http://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/20141008trib088bf8509/le-data-center-le-plus-vert-du-monde.html
L'ancien bunker de l'OTAN, creusé dans la montagne à Rennesoy, n'est pas seulement difficile d'accès. Il bénéficie également de mesures de sécurités drastiques. Seules les personnes identifiées à l'avance sont autorisées à y pénétrer.

Les coûts énergétiques relatifs à l'exploitation du bâtiments sont peu élevés en comparaison aux datacenters traditionnels. En effet, l'eau de mer à 8°C ne nécessite pas d'être pompée pour refroidir les systèmes informatiques. Elle est simplement remontée à hauteur du datacenter grâce à la gravité. Elle est ensuite acheminée, via des tuyaux, jusqu'aux bassins servant d'échangeurs thermiques, qui relâcheront dans la mer l'eau déjà utilisée et d'une témpérature de 18°C. Cette eau est d'ailleurs relêchée lentement - un mètre cube par seconde - à une profondeur de trente mètres pour ne pas perturber les élevages de saumon environnants. 

Ainsi, après un an d'activité, Green Mountain n'affiche qu'un taux de remplissement de ses facilités de 10%. Pourtant, à activité égale, ce datacenter écologique revient 30% moins cher à l'exploitation que ses cousins traditionnels. 

Enfin, Green Mountain n'est pas le seul à utiliser cette technologie. C'est également le cas de Google pour son méga-datacenter en Finlande, à Hamina. Une autre méthode existe également pour refroidir proprement les systèmes informatiques. Il s'agit du refroidissement par l'air ambiant, mais cela peut poser le problème de l'accumulation des poussières ou encore celui d'hygrométrie. Cela n'empêche pourtant Facebook de l'utiliser à Lulae en Suède, ou encore Orange à Val-de-Reuil en Normandie. 

Sources:
-http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-green-mountain-rennesoy-le-datacenter-qui-venait-du-froid-58700.html
-http://www.greenmountain.no/
-http://www.datacenterdynamics.com/focus/archive/2014/10/schneider-electric-helps-build-%E2%80%98-greenest-data-center-world%E2%80%99
-http://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/20141008trib088bf8509/le-data-center-le-plus-vert-du-monde.html

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