lundi 15 décembre 2014

Le plastique eco-friendly existerait-il enfin ?

Les emballages plastiques font partie de notre vie quotidienne, et certains d'entre eux ne sont même pas recyclables. L'un des premiers plastiques eco-friendly est produit à base d'acide polylactique. Cependant, la demande pour ce dernier ne cesse d'augmenter alors que les techniques de production ne sont pas suffisamment performantes pour y répondre. En effet, la demande pour les plastiques biodégradables dérivés de plantes est censée passer de 360 000 tonnes en 2013 à 1,2 millions de tonnes en 2020.
Afin de mieux pouvoir répondre aux besoins grandissant des consommateurs, des chercheurs suisses de l'Université de Zurich ont développé un procédé permettant d'extraire d'importantes quantité d'acide polylactique à partir du glycérol, Cette méthode est d'autant plus intéressante que le glycérol est un résidu communément issu de la production de biocarburants. Cette option permettrait donc de produire et utiliser des emballages plastiques biodégradables ( en PLA ) tout en réduisant les déchets liés à une autre industrie, elle aussi se voulant eco-friendly.
Il s'agit ici d'utiliser un catalyseur fabriqué à partir d'un minéral micro-poreux dont la structure accélère le processus chimique souhaité : transformer le glycérol en acide polylactique sans passer par une longue étape de fermentation.

Cette nouvelle technique de production est plus écologique : la production de CO2, un gaz à effet de serre, est réduite de 20%. Elle serait également plus efficiente en termes de coûts de production. Cela permettrait d'abandonner la technique actuelle de fermentation de sucre, de maïs ou de racine de tapioca, Cela signifie que les millions d'hectares actuellement utilisés pour la production de ces plantes pourraient de nouveau être employés pour une production agro-alimentaire, à l'heure où cet enjeu devient de plus en plus pesant.

L'avenir de la production de plastique à partir de glycérol semble assuré. On estime que d'ici à 2020, la production de biocarburants s'élèvera à 40 millions de tonnes. Le glycérol devrait représenter 10% de ce poids, soit une quantité de matière première inespérée pour cette nouvelle technique. Cette nouvelle industrie pourrait également bénéficier de profits 17 fois plus élevés que l'ancienne, en raison des coûts de production réduits.
Cependant, les plastiques ainsi produits ne supportent pas les fortes chaleurs. Ils ne peuvent donc pour l'instant être utilisés pour autre chose que la production d'emballages.

Une question doit toutefois être posée: l'industrie des biocarburants est-elles réellement eco-friendly ?
En effet, une étude récente publiée par Empa montre que la production de la plupart des biocarburants équivaudrait celle du pétrole en termes d'impact environnemental.
Ces dernières années ont été marquées par une demande croissante en biocarburants, à la fois parce que la conscience environnementale des populations a grandi, mais également à cause de l'augmentation générale du prix du pétrole. Dans le même temps, la production des plantes nécessaires à l'élaboration de biocarburants a dû augmenter pour répondre à cette demande. La croissance de ce secteur a pu être accompagnée de l'utilisation de pesticides, de la cultivation intense des terres, de besoins grandissants en eau... 

Ci-dessous, un tableau présentant les différentes cultures de plantes utilisées pour la production de biocarburants et leurs impacts environnementaux respectifs:



Source image; http://phys.org/news/2012-09-biofuels-green.html


La conclusion de l'étude menée par Empa, réalisée en partenariat avec l'Institut Paul Scherrer et l'institut de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon, est à la fois positive et négative. D'une part, les biocarburants permettent, aussi bien par leur production que leur utilisation, une réduction des gaz à effet de serre. D'autre part, leur production génère d'autres formes de pollution, telles que l'augmentation de l'acidité des sols, menaçant ainsi leur fertilité, ou l'accroissement des taux de pollution de l'eau, notamment dans les lacs et les rivières.

Nota Bene: le glycérol est en général déversé dans les rivières ou les lacs, ou encore donné au bétail en termes de nourriturs. Et ce alors qu'on en ignore encore les conséquences...

En général, les biocarburants à base d'éthanol sont moins polluants que ceux à base d'huile végétale. Les deux sont à l'origine de moins de déchets et résidus que l'industrie pétrollière, bien que certains en produisent plus que d'autres. Le choix des produits à privilégier peut donc s'avérer important si nous tenons à favoriser une efficience écologique optimale. 

Sources:
-http://phys.org/news/2012-09-biofuels-green.html
-http://www.biofuelsdigest.com/bdigest/2014/12/09/swiss-scientists-produce-pla-from-glycerol-to-make-bioplastics/
-http://www.smithsonianmag.com/innovation/swiss-researchers-create-eco-friendly-plastic-biofuel-waste-180953582/




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